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    L’absence parentale prolongée affecte la santé mentale de l’enfant

    Une étude intitulée « L’absence parentale durant l’enfance : une expérience négative pour certains jeunes adultes en Afrique subsaharienne » essaie de déterminer si l’absence parentale pendant six mois ou plus, pouvait être la cause d’une mauvaise santé psychique et de consommation de substances psychoactives chez les jeunes adultes.



    L'absence des parents laisse des séquelles chez les enfants. Crédit image: 300td.org


    Une étude intitulée « L’absence parentale durant l’enfance : une expérience négative pour certains jeunes adultes en Afrique subsaharienne » essaie de déterminer si l’absence parentale pendant six mois ou plus, pouvait être la cause d’une mauvaise santé psychique et de consommation de substances psychoactives chez les jeunes adultes.

    Première du genre réalisée dans la région, cette étude publiée fin 2023, avait aussi pour objectif de savoir si ces conséquences se différenciaient de celles d’autres traumatismes éventuellement subis durant l’enfance.

    Les chercheurs ont utilisé les données de l’enquête sur les violences faites aux enfants et aux jeunes réalisée en Côte d’Ivoire, au Lesotho, au Kenya, en Namibie et au Mozambique en 2018 et 2019. Plus de 10 000 jeunes âgés de 18 à 24 ans y avaient répondu.

    Par exemple, si la réponse à la question suivante, « votre mère/père biologique a-t-elle/il été absent(e) six mois ou plus quand vous aviez moins de 18 ans ? » était « Oui », alors, les personnes sondées devaient répondre à une autre question sur les raisons de cette absence.

    Et dans le cas de consommation de substances psychoactives, on leur demandait si elles buvaient quatre verres d’alcool ou plus à la suite, si elles fumaient ou si elles avaient consommé de la drogue au cours du mois écoulé.

    Les résultats ont révélé qu’en Afrique subsaharienne, l’absence parentale pendant l’enfance était courante, se situant autour de 30,5 % chez les femmes et 25,1 % chez les hommes et qu’elle était associée « de manière significative » à une mauvaise santé mentale et à la consommation de substances chez les femmes et les hommes.

    « Cette enquête est importante et elle contribue de manière unique à l’étude de l’impact de l’absence parentale grâce à l’utilisation de données recueillies auprès de jeunes adultes dans des pays à bas revenus et à revenus moyens », indique Francis Annor, principal auteur de l’étude et épidémiologiste en chef du Service de santé publique aux États-Unis.

    Par exemple, peut-on lire dans l’étude, les femmes qui ont connu une absence parentale avaient 1,52 fois plus de chances de ressentir une détresse psychologique modérée ou grave que celles qui n’en avaient pas connu.

    L’absence de la mère est beaucoup plus fréquemment observée chez les personnes présentant des comportements suicidaires ou d’automutilation et chez celles qui ont été témoins de violences communautaires.

    A l’inverse, l’absence du père est plus fréquente chez les personnes qui consommaient des substances psychoactives et celles qui ont été témoins de violences entre leurs parents.

    Les résultats ont aussi mis en évidence l’importance du contexte dans lequel cette absence a lieu, et le fait que l’absence maternelle est souvent associée à des problèmes de santé psychique et à la consommation de substances psychoactives.

    De même, Zeinab Hijazi, responsable à l’échelle mondiale de la santé psychique à l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance), qui n’a pas participé à ce travail, a déclaré que cette étude, sur les conséquences à long terme de l’absence parentale en Afrique subsaharienne, est « cruciale ».

    « Cette perspective régionale nous donne une meilleure compréhension, à l’échelle mondiale, du lien qui existe entre les expériences vécues durant la petite enfance et la santé psychique des jeunes adultes », dit-elle.

    Selon ses explications, les éclairages que propose cette étude peuvent être fondamentaux pour l’élaboration de politiques en matière d’éducation pour aider les enfants dont les parents sont absents, en veillant à ce que leurs besoins en termes de développement et de psychologie soient satisfaits.

    Pour elle, l’étude peut également contribuer à la mise au point de mesures de protection des enfants plus efficaces, prennant en compte les défis spécifiques auxquels sont confrontés les enfants en Afrique subsaharienne à cause de l’absence parentale.

    Pour Francis Annor, la prévention primaire joue toujours un rôle prépondérant pour prévenir les expériences négatives vécues durant l’enfance, et leurs conséquences sur la santé à long terme, notamment, en amont, l’absence parentale.

    Ce dernier estime que cette prévention peut contribuer à alléger le fardeau du système de santé. Les stratégies de prévention qui favorisent les liens familiaux et leur renforcement pour améliorer la santé et le bien-être psychique viendront non seulement en aide aux personnes ayant vécu l’absence parentale, mais aussi à leurs propres enfants. (SciDev.Net)

    3 MARS 2024



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