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    La thermoablation, traitement « idéal » du cancer du col de l’utérus

    Des études présentent la thermoablation comme la solution « idéale » pour venir à bout du cancer du col de l’utérus dans le contexte camerounais.



    Les femmes doivent se faire dépister tôt pour bénéficier de la pleine efficacité de la thermoablation. Crédit image: info.cehurd


    Selon Ania Wisniak, l’auteur principale de ces études, la thermoablation consiste à « appliquer une sonde métallique chauffée d’environ un centimètre de diamètre sur les lésions du col de l’utérus durant une minute afin de détruire les cellules précancéreuses ».

    A en croire cette dernière, ce traitement peut se faire par un infirmier ou une sage-femme en ambulatoire, donc sans hospitalisation nécessaire et il peut avoir lieu le même jour où a eu lieu le dépistage.

    Pour en arriver à cette conclusion, la chercheure et son équipe sont partis d’un échantillonnage de 763 participants, dont 221 traités par ablation thermique à l’hôpital de district de Dschang dans la région de l’Ouest du Cameroun.

    Réparties en deux cohortes, toutes avaient subi un test de dépistage du cancer du col de l’utérus et avaient un âge qui variait entre 30 à 49 ans. L’approche était de « tester, trier, traiter » le jour même.

    Dans la première cohorte de contrôle, 37 % des femmes étaient obèses, 15% avaient eu des césariennes, certaines avaient eu au moins quatre enfants et d’autres, 4 à 5 grossesses.

    Dans le groupe retenu pour le traitement, 19 % étaient en insuffisance pondérale, 16% n’avaient pas eu de partenaires de façon fréquente, 8% étaient séropositives et 23 % avaient une infertilité signalée.

    Au bout d’un suivi de 3 à 5 ans, les résultats ont montré que les femmes qui avaient été traitées par thermoablation ont complètement été guéries du cancer du col de l’utérus et n’ont présenté aucun effet secondaire.

    Des résultats qui font dire à Ania Wisniak que la thermoablation est adaptée aux conditions d’exercice au Cameroun car, elle est peu coûteuse et rapide. Par ailleurs, elle n’utilise que de l’électricité et ne nécessite pas la présence de spécialistes qui sont peu nombreux dans le pays.

    Il existe pourtant d’autres méthodes de traitement du cancer du col de l’utérus comme la conisation qui consiste en l’ablation d’une partie du col de l’utérus et la cryothérapie qui revient à soumettre la partie concernée du col de l’utérus à de très basses températures. Mais pour Ania Wisniak, ces deux autres méthodes comportent des limites dans le contexte camerounais.

    « Toutes ces méthodes ont des niveaux d’efficacité similaires et comportent peu de risques d’effets indésirables graves. Mais la limite principale de la cryothérapie est que pour fonctionner, elle nécessite du gaz comprimé dont le protoxyde d’azote et le dioxyde de carbone, qui peut être difficile à obtenir et à transporter », dit-elle.

    « La conisation quant à elle nécessite une anesthésie locale et est généralement effectuée par un spécialiste formé pour gérer les potentielles complications comme l’hémorragie », explique la chercheure qui est par ailleurs enseignante au département de pédiatrie, gynécologie et obstétrique de l’université de Genève en Suisse.

    De plus, ajoute Ania Wisniak, « des risques légèrement augmentés de prématurité et de fausses-couches tardives ont été décrits chez les femmes traitées par conisation ».

    Elle reconnait néanmoins que la conisation est la seule méthode adaptée à ce jour pour les lésions qui s’étendent plus profondément à l’intérieur du col de l’utérus et qui ne sont donc pas atteignables par les sondes de thermoablation ou par la cryothérapie.

    Ader Youmbi Chouambou, ancien gynécologue de l’hôpital de Montelimar en France, pense pour sa part que la thermoablation est indiquée pour le contexte camerounais en raison de la pauvreté du plateau technique et des risques infimes qui y sont associés.

    Mais pour profiter de cette technique, dit-il, il faut que les femmes consultent tôt : « ça fait très mal à un médecin de voir une patiente mourir du cancer du col de l’utérus ou bien du sein. Le traitement est accessible à tous de nos jours. Le problème est que les gens arrivent généralement à l’hôpital tard; quand la maladie est déjà avancée et quand on ne peut plus rien ».

    Ce qui fait dire à Jacques Tsingaing Kamgaing, gynécologue à Douala au Cameroun, que la thermoablation est appropriée pour les lésions précancéreuses du col utérin chez des jeunes femmes et non dans le traitement du cancer avéré du col utérin. (SciDev.Net)

    15 MARS 2024



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