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    Lueur d’espoir dans le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire

    Emmanuel Eroume A Egom, cardiologue et maître de recherche à l’Institut de recherches médicales et d’études des plantes médicinales (IMPM) à Yaoundé au Cameroun, est désormais détenteur d’un brevet d’invention octroyé par l’Office des brevets et des marques des Etats-Unis et l’Office européen des brevets pour le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP).



    Certaines maladies peuvent entraîner une hypertension artérielle pulmonaire. Crédit image: Pulmonary Pathology


    « Nous avons une molécule synthétique qui attire le récepteur qu’on appelle NPR-C (récepteur du peptide natriurétique de type C). Il était toujours considéré comme un récepteur de clairance sans signalisation cellulaire », explique le chercheur.

    « Ce traitement active ce récepteur qui, du point de vue pathophysiologique, a souvent un effet antiprolifératif. Et nous savons que le problème de l’hypertension pulmonaire est lié à ce processus qu’on appelle remodelage vasculaire caractérisé par une prolifération incontrôlée des cellules musculaires lisses. Ce traitement sera là pour inhiber ou bloquer cette prolifération », ajoute le chercheur.

    La solution thérapeutique qu’il propose « pourrait vraiment changer l’histoire de cette maladie », dit-il dans un entretien.

    Le brevet en question lui permet de poursuivre ses recherches sur le traitement et la prévention de l’HTAP qu’il décrit comme « une maladie dévastatrice qui affecte les artères des poumons », déclare le cardiologue.

    L’HTAP est caractérisée par « un dysfonctionnement vasculaire pulmonaire empêchant le sang de circuler normalement dans les poumons, en raison d’un rétrécissement des artères pulmonaires », explique Emmanuel Eroume A Egom.

    Il en résulte une pression sanguine élevée dans les poumons, faisant en sorte que le cœur travaille davantage pour amener le sang vers les poumons, ajoute le chercheur.

    De nombreuses personnes peuvent être atteintes d’hypertension artérielle pulmonaire sans le savoir et la maladie peut devenir mortelle, soutient-il.

    Cela s’explique par le fait que la maladie est très peu connue des populations et même du monde médical, affirme Bertrand Hugo Mbatchou, pneumologue en service à l’hôpital général de Douala et président de la Société camerounaise de pneumologie.

    L’un des principaux symptômes de l’hypertension pulmonaire est l’essoufflement. « Vous avez le patient qui se plaint d’un essoufflement au moindre effort. Ça peut être un essoufflement au repos. Voilà le maitre symptôme. On peut avoir d’autres symptômes tels que les palpitations, la fatigue… », précise-t-il.

    Mais, les autres symptômes vont dépendre de la cause de l’hypertension pulmonaire « parce que c’est une entité qui a de nombreuses causes. Il y a des maladies qui peuvent s’accompagner d’hypertension pulmonaire », soutient le pneumologue.

    Les causes de l’hypertension pulmonaire répondent à des mécanismes physiopathologiques bien différents, renchérit Blaise Mounpou, cardiologue en service à l’hôpital de district de Foumbot dans l’Ouest du Cameroun.

    A l’en croire, les recommandations 2015 de l’European Respiratory Society et de l’European Society of Cardiology ont classé ces causes en cinq groupes selon que la maladie est d’origine génétique ou résulte des complications d’autres maladies telles que l’insuffisance cardiaque, l’embolie pulmonaire, etc.

    Des données sur la prévalence globale et l’incidence de l’HTAP dans la population africaine sont quasi-inexistantes. Chez les patients ayant une insuffisance cardiaque, la prévalence de l’HTP est de 32,9% contre 36,9% chez les patients drépanocytaires, précise Blaise Mounpou.

    Pour Blaise Mounpou, l’HTAP est une affection pour laquelle il y a encore beaucoup à faire en matière de recherche sur la prise en charge.

    « Nous attendons d’en savoir plus sur ce traitement décrit comme étant innovant. Il y a des étapes bien codifiées pour en valider l’utilisation et si les preuves scientifiques sont établies ce serait une nouvelle arme thérapeutique importante dans la lutte contre cette affection », soutient-il.

    Quant au président de la Société camerounaise de pneumologie, il estime qu’il faut accompagner Eroume A Egom dans cette recherche « pour pouvoir montrer que ce médicament peut être non seulement efficace pour la prise en charge de l’HTAP, mais aussi est dénué d’effets secondaires pour l’être humain qui pourrait l’utiliser ». (SciDev.Net)

    22 JUILLET 2022



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